En entrant dans Gens de la lune, avant sa transformation, on était saisi par une sensation d’étouffement due à l’accumulation d’ouvrages et d’objets, en apparence anarchique, aux matières présentes, moquette, toile de jute, polystyrène en plafond, à la lumière insuffisante et aux couleurs sombres et ternes.
Ne pouvant pousser les murs, il fallait trouver des solutions pour alléger cet espace, le rendre lumineux, paisible, clair, et accessible aux PMR, ce qu’il n’était pas, la porte d’entrée ne permettant pas le passage d’un fauteuil.
Le libraire a commencé par accepter, sous la torture, de se défaire d’une partie conséquente de son stock qui de toutes façons n’était quasiment pas visible.
Ensuite, nous avons travaillé sur les matières, nous arrêtant à un sol en vrai chêne, sombre pour bien poser l’espace, et du mobilier clair pour ne pas trop envahir ce volume petit et étroit.
La vitrine a été remplacée tout en gardant son esprit « bois – petits vitrages », pour des raisons à la fois esthétiques et réglementaires. Peinte en jaune Van Eyck elle éclaire toute cette partie de la rue.
L’accueil-caisse a été positionné comme avant, car cela correspondait à la logique du volume, mais orienté un peu différemment et assorti d’un espace paquet-cadeau ergonomique.
Lors des démolitions nous avons mis à jour de très beaux éléments en pierre et en chêne. Nous les avons mis en valeur, ils contribuent fortement au cachet de cette librairie.
Le mobilier a fait l’objet d’une réflexion poussée avec les libraires car il fallait rentrer beaucoup de linéaire et un maximum de facing dans un espace charmant mais petit et biscornu.
Il faut croire que les choix opérés par le libraire et l’architecte ne sont pas mauvais car l’augmentation du CA est ahurissante…